Il y a fort, fort longtemps, suite au succès d’un certain American Graffiti, un jeune réalisateur californien écrit un scénario très succinct d’une aventure spatiale, Star Wars. Face à la densité de son récit, il développe son projet et le transforme en trilogie. En 1975 les films sont financés par 20th Century Fox et le 25 mai 1977, le monde découvre ébahit, le premier volet de la Guerre des Étoiles, écrit et réalisé par George Lucas.
Passionné par les romans John Carter, ceux de J.R.R. Tolkien, les écrits d’anticipation de Isaac Asimov (le cycle des Robots dont I, Robot est adapté) ou encore les bandes-dessinées Valérian et Laureline, c’est naturellement que le jeune George Lucas se lance dans la plus grande aventure de sa vie. D’un projet de 14 pages rédigées en 1973, sa trilogie Star Wars est écrite en 1975.
Naissance d’une légende cinématographique
Produit pour seulement 8,25 millions de dollars, le film Star Wars VI : un Nouvel Espoir n’est diffusé que dans 32 salles. La 20th Century Fox craignait que le succès ne soit pas au rendez-vous, la science-fiction ne faisant pas l’unanimité chez le public américain.
Mais immédiatement, les chiffres sont là (307 millions de dollars de recettes américaines et 7 Oscars). Bousculant les attentes de la production, ils confortent le jeune Lucas comme l’un des réalisateurs phare de sa génération et placent l’univers intergalactique en véritable phénomène de société. Fort de son succès, le réalisateur choisi de s’autofinancer pour l’Empire Contre-Attaque en créant sa propre société, Lucasfilm.
Lucasfilm, Skywalker Ranch et innovation
Patron créatif et toujours scénariste, le producteur des Indiana Jones s’éloigne du tournage du second Star Wars, épuisé et physiquement diminué par le tournage d’un Nouvel Espoir. Mais pour être indépendant et s’éloigner des majors hollywoodiens, le fan de cinéma expérimental George Lucas fonde Lucasfilm, sa propre société de production au sein de son domaine, le Skywalker Ranch.
La bâtisse lui permet de regrouper ses différentes filiales et de superviser toute la production des films. De plus, passionné par la recherche et le développement de la technologie cinématographique, il crée le studio d’effets spéciaux Industrial Light & Magic. Ce nouveau système de son THX, un studio de montage et de traitement de l’image numérique, est baptisé Lucasfilm Computer Division (plus tard, il est revendu à Steve Jobs et deviendra Pixar). Avec sa marque de jeux vidéo Lucasfilm Games, ils deviendront par la suite LucasArts.
Des produits dérivés pour le meilleur
S’il scénarise et produit la suite de Star Wars, George Lucas laisse la caméra à Irvin Kershner pour l’Empire Contre-Attaque en 1980. Il la confie également à Richard Marquand pour Le Retour du Jedi, qui sort en 1983. Fatigué et éprouvé par des conditions traumatisantes, dont son récent divorce d’avec sa première femme, sa monteuse personnelle, il décide de mettre sa franchise intergalactique en pause, le temps que la technologie lui permette de réaliser la suite.
15 ans plus tard, grâce aux ventes des produits dérivés, goodies (dont Lucas touche l’intégralité des revenus, du jamais vu à l’époque), des bandes dessinées et des jeux-vidéo, l’idée de reprendre son bébé le taraude. En 1994, la prélogie est écrite. Il réalisera les trois volets lui-même. La Menace Fantôme sort en 1999, balayant tout sur son passage, récoltant près d’un milliard de revenus.
Pour l’Attaque des Clones, sorti en 2002, Lucas tourne le film entièrement en numérique grâce à Sony et sa caméra créée spécialement pour l’occasion, la HDW-F900. C’est encore une fois un succès retentissant. Enfin, le dernier volet, La Revanche des Sith, est présenté hors compétition à Cannes et le film se place sur la première place du box-office de l’année 2005. La planète vibre au rythme du scintillement des étoiles.
Le rachat par Walt Disney Company
Les six épisodes de Star Wars diffusés, Lucas s’octroie une nouvelle pause. Dès lors, les rumeurs selon lesquelles il écrirait en secret une nouvelle trilogie vont bon train. Le tout récent internet et la presse, diffusent même les titres possibles.
Des hoaks infirmés par le réalisateur lui-même qui explique qu’il attendra à nouveau 20 années pour développer cette troisième série de films, pour que ses acteurs puissent vieillir. Il déclare d’ailleurs en 2005 « je ne laisserai personne d’autre diriger les épisodes VII, VIII et IX (…) il y a d’autres possibilités, des livres, mais des films, des longs métrages, non. C’est quelque chose qui m’appartient ».
En 2011, il commence officiellement la rédaction de ces trois nouveaux films, alors même qu’il lance, en collaboration avec Walt Disney l’attraction Star Tours : The Adventures Continue dans les parcs de la marque aux grandes oreilles. Le patron de Mickey, Bob Iger et George Lucas se connaissent bien. En effet, Iger a produit les Aventures du jeune Indiana Jones en 1991. Le jour de l’inauguration de l’attraction de Disney, est également un moment fatidique, salvateur ou prémonitoire. Iger propose à Lucas de racheter Lucasfilm. Proposition bien vite refusée par le papa de Star Wars.
Mais les récents échecs commerciaux des remasterisations en 3D de sa prélogie le déstabilisent. En 2012, l’accord est finalement signé pour 4,05 milliards de dollars classiques et en actions. Le même jour, les deux hommes annoncent au monde qu’un nouveau Star Wars sortira en 2015, Le Réveil de la Force, initiant du même coup une nouvelle trilogie.
Une nouvelle trilogie dans la douleur
Lucas promeut Kathleen Kennedy pour codiriger la société, maintenant filiale de Walt Disney Pictures. De son côté, il reprend l’écriture des prochaines suites. Mais Disney décide de changer son fusil d’épaule et s’affranchit de la main de Lucas. La firme annonce alors une histoire différente de l’arc narratif initié dans les premiers films.
Pour couronner le tout, le réalisateur est exclu de la production des films et n’est même pas invité à la table créative entourant le développement de cette nouvelle trilogie. L’empire est maintenant la propriété exclusive de Disney.
Suite à Star Wars VII, le géant américain continue de promouvoir un univers cinématographique partagé, à base de films dérivés de la franchise originale. Rogue One sorti en 2016, est le premier des spin-off de Disney. Cet hiver, sortira Les Derniers Jedi, le second film de la troisième trilogie, désormais sous la patte de Mickey.
« L’univers étendu » des produits dérivés
Si George Lucas ne participe plus au processus créatif de l’univers de Star Wars, le bonhomme détient, jusqu’en 2012, les droits et les revenus exclusifs de tous les produits dérivés de son empire, « l’univers étendu », qui se divise en trois sous catégories.
- La première, le « canon » de l’iconographie Star Wars, comprend les films et les séries télévisées sur lesquels le réalisateur (maintenant Disney), possède l’exclusivité créatrice.
- La seconde, regroupe tous les produits dérivés officiels, goodies, comics, jeux-vidéo etc.
Avant, quand Lucas possédait un rôle dans le processus créatif (écriture, production), ces éléments intégraient le « canon », mais depuis le rachat par Mickey, c’est niet. N’entrent dans le« canon » que les produits de nature cinématographique : les films principaux et dérivés (Rogue One, Han Solo) et les séries télévisées. Le reste se dénomme désormais « Star Wars Légendes ». - Enfin, le dernier canon, plus rare, regroupe toutes les productions des fans.
Les goodies Kenner, Hasbro et Lego
Mais intéressons nous à la seconde catégorie, non pas les « Star Wars Légendes » qui regroupent les jeux-vidéo, les bandes dessinées ou les romans, mais les produits dérivés. Car dès la sortie et le succès du premier film, l’univers s’est rapidement étendu aux goodies.
En 1977, c’est le fabriquant Kenner qui obtient les droits de la licence Star Wars pour fabriquer et distribuer ses jouets de manière exclusive. La société est rachetée en 1991 par Hasbro (Transformers) qui en possède désormais le contrôle total et aurait dépassé les mille figurines en 2006.
En 1999, la célèbre firme LEGO obtient également le droit d’exploitation de la licence pour produire et distribuer des pièces de construction. Évidemment, ces deux sociétés se partagent la grosse part du gâteau Star Wars. Les miettes restantes constituent principalement les « Star Wars Legendes » avec les comics édités par Dark Horse depuis 1991, les romans de Lucasbooks ou les jeux-vidéo de LucasArts.
Star Wars, l’empire de Disney à l’assaut des quatre coins de l’univers
Star Wars demeure la franchise cinématographique la plus connue sur la planète. Partie de rien, avec des effets spéciaux réalisés dans un garage, l’univers galactique s’est vite transformé en phénomène de société.
Que ce soit dans les produits dérivés, les films ou les cosplays, la saga domine le monde de la science-fiction. Maintenant que Walt Disney possède les droits de cette nouvelle marque, la Terre continuera d’entendre résonner, et pour très longtemps, le nom de Star Wars de nos étagères à nos tapis…
Découvrez le second film de la troisième trilogie, Star Wars : Les Derniers Jedi, le 13 décembre 2017 au cinéma.
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